L’utilisation de la chirurgie mini-invasive robot-assistée est apparue à la fin des années 90 et s’est accrue au fil des années principalement en urologie, gynécologie, et chirurgie digestive. D’après la société Intuitive Care, 147 robots Da Vinci® étaient installés en France en 2019 contre 135 en 2017. En 2020, le nombre d’interventions robotisées en France a été estimé à 140 000, et d’après un rapport de l’Académie Française de Chirurgie, les établissements français privés avaient environ 2/3 du parc robotique national en 2019.
Cependant, jusqu’en juillet 2019, il n’était pas possible de distinguer dans les bases du SNDS (Système National des Données de Santé) les chirurgies mini-invasives réalisées avec ou sans assistance par robot. Les extensions « sans assistance par robot » et « avec assistance par robot » de 56 actes ont été intégrées à partir juillet 2019 dans la CCAM (Classification Commune des Actes Médicaux). Ceci a permis la traçabilité de la robot-assistance dans les bases de remboursement. A noter que l’utilisation des codes sans extension a été interdite à partir du 1er mars 2020, et que ceci a probablement été effectif quelques mois après la mise en ligne.
Pour les chirurgiens, les bénéfices potentiels de l’assistance robotique concerneraient principalement des gains en termes de confort, de vision et de précision, permettant d’atteindre certaines zones difficilement ou non accessibles auparavant. Une étude française conduite entre 2015 et 2018 sur 668 patients ayant eu une chirurgie robot-assistée en urologie avec un dispositif Da Vinci® a montré une diminution significative des durées moyennes de séjours, de la durée opératoire et des passages en soins intensifs ainsi qu’une augmentation du nombre de séjours en chirurgie ambulatoire. A partir des données du PMSI (Programme de Médicalisation du Système d’Information) de 2020, il a été montré que la prostatectomie radicale robot-assistée était associée à une diminution des complications, du taux de réadmission et du coût de séjour direct par rapport à la prostatectomie radicale réalisée par voie ouverte ou par laparoscopie. Cependant, d’après une enquête menée par l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé) en 2013, une trentaine d’évènements indésirables graves a été rapportée parmi 17 000 procédures et 45% de ces évènements étaient associés à un défaut de formation des opérateurs.
Objectifs
L’objectif principal de l’étude de faisabilité ROBOT-u est de décrire, à partir des données du SNDS, l’évolution du type de chirurgie mini-invasive (i.e., sans assistance par robot ou avec assistance par robot) dans les établissements français de métropole entre 2017 et 2022.
Les objectifs secondaires sont de décrire en fonction du type de chirurgie mini-invasive :
les caractéristiques des patients opérés et de leurs établissements de prise en charge initiale puis de rechercher les déterminants du type de chirurgie mini-invasive,
la morbi-mortalité suivant la chirurgie initiale (séjours prolongés en soins critiques, reprises chirurgicales, décès),
la consommation de jours d’hospitalisation suivant la chirurgie initiale.